Les anti-CPE prennent l'ANPE pour cible

Hier matin, 800 étudiants, lycéens et syndicalistes ont mené une actioncoup de poing. La cible : les agences pour l'emploi de la ville.
Encore matinaux les étudiants et syndicalistes. Ce jeudi matin, comme hier, rendez-vous ŕ 5 h. Objectif, cette fois, la quatre voies Nantes-Rennes. Un kilomčtre avant le périph', autour de 300 étudiants et syndicalistes mettent en place un barrage filtrant : voitures et camions passent au compte-gouttes. Opération « réussie » : six kilomčtres de bouchon. Ŕ l'autre bout de la ville, du côté de la prairie de Mauves, un autre barrage s'installe. Il est autour de 7 h. Plusieurs dizaines de syndicalistes ont pris place pour trois heures : les drapeaux CGT volent au vent.

Ŕ 8 h, ils sont déjŕ 800 étudiants et lycéens, soutenus par quelques salariés et syndicalistes, ŕ remplir doucement la place du Commerce de Nantes. Dans l'agitation, Pierre tente difficilement de coordonner le mouvement. « On essaie de former quatre groupes s'il vous plaît. » Inorganisation totale. Du coup, dix minutes plus tard, la place se vide aux quatre coins, direction les agences ANPE de l'agglo.

Un premier groupe se dirige en tram, vers Chantenay. Un autre rejoint, ŕ pied, l'agence Viarme, rue d'Erlon. Dans les deux cas, la police est déjŕ sur les lieux. Les portes y resteront closes. Pendant ce temps, ŕ Beaulieu, une centaine d'anti-CPE parviennent ŕ occuper l'agence, rue Anatole-de-Monzie. Ce sera la seule. « Nous avons ouvert normalement ŕ 8 h 30. Un quart d'heure plus tard, l'agence était occupée. Mais tout s'est déroulé dans le plus grand calme », raconte la directrice de l'agence.

Vers 10 h 30, aprčs une heure d'assemblée improvisée, les manifestants décident de quitter les lieux. « De façon active. » Résultat, quelques minutes plus tard, les locaux sont totalement vidés, fauteuils et tables prenant place sur le trottoir, devant un personnel médusé et impuissant. « Aujourd'hui, l'ANPE ne nous propose que des emplois précaires. Nous ne sommes qu'un numéro parmi d'autres », explique Mathilde, étudiante en Histoire, les bras remplis d'offre d'emplois récupérées ŕ l'agence. Ŕ 11 h 30, les anti-CPE commencent ŕ affluer au point de rendez-vous, place Bretagne. Étudiants et lycéens s'y racontent leur matinée. « Alors vous étiez ŕ quelle agence ce matin · » demande une lycéenne. L'heure aussi de faire le point pour les organisateurs, plutôt mitigés sur le succčs de l'opération. « Notre objectif n'était pas de bloquer les agences comme ça, mais de discuter, d'organiser des forums avec les chômeurs et les salariés sur le problčme de la précarité », explique Pierre, militant AC !. Peu avant midi, les anti-CPE, rassemblés devant la Tour de Bretagne, décident de terminer symboliquement leur action, brűlant les offres d'emplois récoltés dans la matinée avant de se disperser dans le calme.

A Pornic, une petite cinquantaine de lycéens ont tenté de bloquer plusieurs points névralgiques de la ville. Puis ils ont poussé la porte de banques auxquelles ils ont demandé des crédits. En vain !

Voir article : http://www.nantes.maville.com/actu/Detail.asp?idDOC=293382&idCLA=8